L’Arabie Saoudite a accéléré depuis ces dernières années ses investissements dans les nouvelles technologies, avec la volonté affichée d’en devenir l’un des acteurs stratégiques au niveau mondial.
En l’espace de seulement 5 ans, le Royaume a créé la Saudi Data and AI Authority (SDAIA) en 2019, puis a lancé la SCAI (Saudi Company for Artificial Intelligence), entreprise dédiée à l’intelligence artificielle et détenue à 100% par le fonds souverain saoudien (Public Investment Fund, PIF) en 2021.

Cette ambition vient d’être confirmée une nouvelle fois, en mars 2024, par l’annonce d’un investissement supplémentaire de 40 milliards de dollars dans l’IA par le PIF, au sein d’un fonds qui serait créé en partenariat avec les principaux Venture Capitals (VC) de la Silicon Valley.

Un investissement de cette ampleur dépasserait le montant de 36,7 milliards de dollars qui est actuellement investi dans les start-ups d’AI aux Etats-Unis. En plus de financer des start-ups à travers le monde, ce fonds aurait également pour vocation à soutenir le développement du marché saoudien de l’AI, y compris de licornes locales. Le pays compte déjà plusieurs start-ups dans ce secteur, comme Lucidya, un logiciel de gestion des relations clients, et Thya Technology, une solution de vision par ordinateur.

L’obligation grandissante d’héberger les données localement a également offert des opportunités aux grands noms des services cloud, dont dernièrement AWS, qui ont déjà investi dans la construction de centres de données dans le Royaume.

Cette dynamique s’inscrit dans les objectifs de modernisation mis en place dans le cadre de la Saudi Vision 2030, en particulier le National Transformation Program, lancé en 2016, qui vise à la digitalisation de toutes les démarches et process dans le pays.

Ainsi, en 2020, Dr Abdullah bin Sharaf Al Ghamdi, président de la SDAIA, déclarait que « la création d’une banque de données nationale a consolidé plus de 80 ensembles de données gouvernementaux, ce qui correspond à 30 % des actifs numériques du gouvernement. L’objectif de l’Autorité est de construire l’un des plus grands clouds de la région en fusionnant 83 centres de données appartenant à plus de 40 organismes gouvernementaux. Les données sont le moteur le plus important de notre croissance et de notre réforme, et nous avons une feuille de route claire pour transformer l’Arabie saoudite en une économie de premier plan axée sur l’IA et les données. »

A ce jour, la taille du marché de la Big Data et de l’Intelligence Artificielle en Arabie saoudite est estimée à 0,38 milliard de dollars, et devrait atteindre 2,19 milliards de dollars en 2029, avec un taux de croissance annuel de 34,24 %.

Le marché offre, par conséquent, de nombreuses opportunités aux entreprises françaises, comme le montre l’organisation d’une opération conjointe franco-saoudienne, à l’occasion de la troisième édition du French Fab Accelerator, qui sera lancée lors du salon Vivatech, à Paris, le 22 mai prochain.
Cet événement rassemblera de nombreux acteurs de l’écosystème technologique et industriel 4.0 saoudien, comme MCIT, MIM, STC, Aramco Digital, Obeikan, NIDLP, RCU, The Garage & KAUST.