L’exportation joue un rôle crucial dans l’économie française, représentant environ 30% du PIB national et soutenant 6 millions d’emplois directs ou indirects. En 2023, la France comptait 143 900 entreprises exportatrices, un chiffre en léger recul par rapport à 2022. Malgré cette baisse, les exportations françaises ont atteint 607 milliards d’euros en 2023. Les grandes entreprises et les ETI, bien que peu nombreuses (4 580 en 2021), sont responsables de la majeure partie des exportations, avec un chiffre d’affaires à l’export de 673 milliards d’euros.
Les entreprises françaises font aujourd’hui face à un contexte économique mondial en pleine mutation, dans lequel l’Europe opère un découplage progressif avec la Chine, doit trouver de nouvelles sources d’approvisionnement pour les commodités essentielles à son économie, et leur croissance dépend de plus en plus de l’export vers de nouveaux marchés.
C’est la raison pour laquelle Bpifrance et plusieurs autres organismes publics français intensifient leurs efforts pour proposer une gamme élargie de solutions financières visant à faciliter l’export et l’expansion internationale des PME et ETI hexagonales.
Un arsenal financier au service de l’ambition internationale
Parmi les dispositifs phares proposés par Bpifrance, on trouve tout d’abord le crédit export, destiné en priorité aux PME et ETI, qui vise à financer les contrats d’exportation des entreprises françaises. Bpifrance prévoit d’augmenter significativement les volumes accordés, avec un objectif de 750 millions d’euros d’ici 2023.
A cela vient s’ajouter le financement de projets adossé à la garantie publique, qui constitue une nouvelle offre complétant le crédit export classique. Elle permet de pallier le manque de solutions de financement sur le marché pour certains projets d’envergure à l’international.
On trouve également la garantie de projet à l’international (GPI), qui a été récemment simplifiée et étendue à l’Europe, et qui sécurise les apports en fonds propres d’une entreprise française à sa filiale étrangère. Ce dispositif a déjà permis de soutenir une trentaine de projets sur le continent européen.
Enfin, Bpifrance propose également des solutions d’investissement direct pour soutenir les entreprises dans leurs opérations de croissance externe à l’international, ainsi qu’un Prêt Croissance International, prêt sans garantie qui permet de financer les investissements immatériels et le besoin en fonds de roulement liés au développement international.
Des critères d’éligibilité adaptés aux PME et ETI
Pour bénéficier de ces dispositifs, les entreprises françaises doivent répondre à certains critères, dont être une PME ou une ETI au sens de la définition européenne, avoir une activité significative en France, présenter un projet de développement international viable et cohérent avec la stratégie de l’entreprise, et disposer d’une situation financière saine.
Des critères plus précis et restrictifs sont appliqués pour chacun des dispositifs :
Crédit Export
Contrat d’exportation signé : L’entreprise doit avoir un contrat d’exportation signé avec un acheteur étranger.
Valeur ajoutée française : Le contrat d’exportation doit comporter une part française minimum de 20% (ou l’entreprise doit être titulaire d’un Pass Export).
Situation financière : L’entreprise doit présenter une situation financière saine et un projet de développement international viable.
Garantie de Projet à l’International (GPI)
Filiale étrangère : L’entreprise doit créer ou détenir une filiale à l’étranger.
Fonds propres : La GPI sécurise les apports en fonds propres de l’entreprise française à sa filiale étrangère.
Assurance Prospection
Prospection de nouveaux marchés : L’entreprise doit démontrer un projet de prospection commerciale sur de nouvelles zones géographiques.
Avance récupérable : Ce dispositif permet de financer les dépenses de développement à l’international
sur de nouvelles zones.
Assurance Crédit Acheteur
Contrat commercial éligible : Le contrat d’exportation doit comporter une part française minimum de 20%.
Durée du crédit : Le crédit doit être supérieur ou égal à deux ans.
Prêt Croissance International
Investissements immatériels : Ce prêt sans garantie permet de financer les investissements immatériels et le besoin en fonds de roulement liés au développement international.
Cohérence stratégique : Le projet doit être cohérent avec la stratégie de l’entreprise et viable économiquement.
Subventions Régionales
Projets d’exportation : Les Régions peuvent offrir des subventions ou des prêts à taux bonifiés pour financer des études de marché, des missions de prospection ou la participation à des salons internationaux.
Ces dispositifs couvrent généralement les dépenses liées au développement international, comme les études de marché, les missions de prospection, la participation à des salons internationaux, et les investissements immatériels.
Par ailleurs, la bourse French Tech peut couvrir jusqu’à 70% des dépenses de l’entreprise liées aux études de conception, de définition ou de faisabilité de projet, dans la limite de 30 000 euros. Le concours d’innovation i-Lab, quant à elle, peut accorder une subvention allant jusqu’à 600 000 euros, pour des dépenses d’un montant maximum de 1 million d’euros.
De son côté, la garantie des projets internationaux rembourse jusqu’à 50% des pertes constatées, avec un plafond de 1,5 million d’euros. L’assurance prospection commerciale, elle, est une avance récupérable. Pour l’assurance-crédit export, une “part française” minimum de 20% est requise. Bpifrance vise à porter ses volumes de crédit export à 750 millions d’euros d’ici 2023.
Enfin, il faut savoir que certaines aides sont réservées aux entreprises de moins d’un an, comptant moins de 50 personnes ou ayant un chiffre d’affaires inférieur à 10 millions d’euros.
Une procédure de demande simplifiée
Bpifrance a mis en place un processus simplifié pour faciliter l’accès des entreprises à ces solutions de financement :
1. Prise de contact initiale avec un chargé d’affaires Bpifrance en région ou via la plateforme en ligne (https://www.bpifrance.fr/nos-solutions)
2. Présentation du projet d’internationalisation et des besoins de financement
3. Étude du dossier par les équipes de Bpifrance
4. Proposition d’une ou plusieurs solutions adaptées
5. Montage du dossier de financement
6. Décision d’octroi par les comités compétents
7. Mise en place du financement
Une approche globale en synergie avec la Team France Export
L’action de Bpifrance s’inscrit dans une démarche plus large de soutien à l’internationalisation des entreprises françaises, en coordination étroite avec les autres acteurs de la Team France Export.
“L’alliance initiée en 2012 avec Business France s’est notamment traduite par le déploiement de 45 spécialistes de cet organisme dans les directions régionales de Bpifrance, conjuguant accompagnement complet et ingénierie financière“, souligne la banque publique.
Cette approche intégrée permet aux entreprises de bénéficier d’un accompagnement à 360° : conseil stratégique, mise en relation avec des partenaires locaux, soutien opérationnel et solutions de financement.
Soutien régional et cofinancement bancaire
En complément des dispositifs nationaux, certaines régions françaises proposent également des aides spécifiques pour soutenir les entreprises locales dans leurs projets d’exportation. Par exemple, les régions peuvent offrir des subventions ou des prêts à taux bonifiés pour financer des études de marché, des missions de prospection ou la participation à des salons internationaux. Ces aides régionales sont souvent gérées en partenariat avec les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) locales et peuvent varier en fonction des priorités économiques régionales.
De même, les entreprises peuvent également bénéficier de solutions de cofinancement proposées par des banques commerciales. Ces partenariats permettent de partager les risques et de mobiliser des ressources financières supplémentaires pour les projets d’exportation. Les banques, en collaboration avec Bpifrance, peuvent offrir des crédits à l’export, des garanties de financement et des assurances-crédit pour sécuriser les transactions internationales.
Le plan de relance export
Dans le cadre du plan de relance économique, le gouvernement français a mis en place plusieurs dispositifs pour renforcer le soutien à l’export. Parmi eux, on peut citer le chèque relance export, qui couvre 50% de la prestation dans la limite de 2500 € par chèque et de 6 chèques maximum, ou encore le chèque relance V.I.E (Volontariat International en Entreprise). Ces chèques permettent de financer une partie des coûts liés à l’exportation, comme les frais de prospection ou l’embauche de volontaires internationaux pour développer les marchés étrangers.
Des premiers résultats encourageants
Bien que récemment déployés, ces nouveaux dispositifs semblent déjà porter leurs fruits. “Nous observons un réel engouement des entreprises pour ces solutions de financement“, indique un responsable de Bpifrance. “Elles répondent à un vrai besoin, notamment pour les PME qui n’avaient pas toujours accès aux financements classiques pour leurs projets internationaux.”
Plusieurs « success stories » témoignent de l’impact de ces dispositifs. Ainsi, une PME du secteur agroalimentaire a pu décrocher un important contrat en Asie grâce au soutien de Bpifrance via un crédit export. Une ETI industrielle a quant à elle pu acquérir un concurrent européen avec l’appui de la garantie de projet à l’international.
Cependant, si les premiers résultats sont encourageants, Bpifrance reste consciente des défis qui l’attendent pour atteindre ses objectifs ambitieux. La banque publique travaille notamment sur plusieurs axes d’amélioration dont le développement d’une offre de crédit export en dollars pour faciliter l’accès à certains marchés clés, le renforcement de l’accompagnement des entreprises dans les phases amont des projets d’internationalisation, ou encore l’optimisation des processus pour réduire encore les délais de traitement des dossiers.
Ainsi dans un monde en constante évolution, le soutien à l’export apparaît plus que jamais comme un levier stratégique pour la croissance et la compétitivité des entreprises françaises, en particulier sur de nouveaux marchés comme celui de l’Arabie Saoudite.
En effet, les relations commerciales entre la France et l’Arabie Saoudite sont en pleine expansion et le Royaume représente un marché stratégique pour les entreprises de l’Hexagone, notamment dans les secteurs de l’énergie, de la défense et des infrastructures. Les prévisions indiquent ainsi une croissance continue des échanges entre les deux pays, portée par les ambitieux projets de diversification économique saoudiens et l’expertise française dans des domaines clés comme les technologies vertes et le tourisme.
Toutefois, l’Arabie Saoudite reste un marché difficile, avec des barrières réglementaires et culturelles importantes, souvent rédhibitoires pour les PME et TPE françaises qui ont des ressources limitées. Il est donc essentiel que les entreprises qui souhaitent s’y développer profitent de ces dispositifs pour se faire accompagner sur place lors de salon, de missions de prospections, de rendez-vous d’affaires, ou même pour commander une étude de marché afin de vérifier les opportunités de développement avant de se rendre sur place.
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